Autodidacte, j’ai commencé à dessiner à l’encre de Chine à l’adolescence, dans les années 1990, après avoir découvert les outils du dessin industriel et la calligraphie. Ces outils ont forgé mon style d’aujourd’hui : courbes précises, pleins et déliés, noir et blanc.
À l’heure où tout passe par l’ordinateur, j’ai plaisir à rester dans un processus manuel et à utiliser des outils considérés comme archaïques. Chaque pièce est unique, entièrement réalisée à la main, en dessin à l’encre directement sur la toile, avec un simple stylo, un pinceau, des règles de sérigraphe et beaucoup de patience.
Partant d’esquisses à main levée, issues de mon imaginaire et dessinées d’instinct, sans influence extérieure, la réalisation en grand format exige plusieurs dizaines d’heures de travail. Donc je ne prends la décision de me lancer sur la toile qu’après mûre réflexion et plusieurs semaines pour travailler les formes, optimiser le niveau de complexité, trouver la bonne densité visuelle.
Ma technique demande énormément de temps, de précision et de concentration car la moindre erreur saute aux yeux et est irrattrapable. Mais cela n’est pas gratuit : le trait précis, lisse, le noir et blanc donnent leur pleine puissance à mes formes, sans artifice, sans concession.
Mon principal message : l’intelligence naturelle (VS artificielle) et la main de l’homme (VS le robot ou l’imprimante) ont encore leur place dans ce monde digitalisé, même pour réaliser ce type de création extrêmement précise.
Mais dans le fond, la technique doit céder rapidement la place à l’émotion. Je cherche à aboutir à des formes frappantes pour capter le regard et stimuler l’imagination. Peu à peu, je constitue une bibliothèque de formes, des familles visuelles. Je combine ces formes pour en créer de nouvelles, plus riches, pour compléter peu à peu mon univers et repousser mes propres limites.
Sur la toile, mes formes optimisées deviennent des « matrices » que je cherche ensuite à intégrer à d’autres supports, à plat ou en relief : papier, bois, métal, objets du quotidien, pour projeter mes créations dans l’espace public et me situer dans une approche hybride entre graphisme, sculpture, dessin et design.
Self-taught, I started drawing with Indian ink as a teenager, in the 1990s, after discovering the tools of industrial design and calligraphy. These tools shaped my style today: precise curves, full and smooth, black and white.
At a time when everything goes through computers, I enjoy staying in a manual process and using tools considered archaic. Each piece is unique, entirely made by hand, in ink drawing directly on the canvas, with a simple pen, a brush, screen printing rules and a lot of patience.
Starting from freehand sketches, from my imagination and drawn instinctively, without external influence, the production in large format requires several dozen hours of work. So I only make the decision to launch myself onto the canvas after careful consideration and several weeks to work on the shapes, optimize the level of complexity, find the right visual density.
My technique requires a lot of time, precision and concentration because the slightest error is obvious and cannot be corrected. But this is not free: the precise, smooth line, the black and white give their full power to my forms, without artifice, without concession.
At first glance, when faced with my paintings, visitors to my exhibitions and other artists are struck by the precision of my work and the difficulty of achieving such a result. I then deliver my main message: natural intelligence (VS artificial) and the human hand (VS the robot or the printer) still have their place in this digitalized world, even to achieve this type of extremely precise creation.
But ultimately, technique must quickly give way to emotion. I seek to achieve striking shapes to capture the eye and stimulate the imagination. Little by little, I build up a library of shapes, visual families. I combine these forms to create new, richer ones, to gradually complete my universe and push my own limits.
On the canvas, my optimized shapes become “matrices” which I then seek to integrate into other supports, flat or in relief: paper, wood, metal, everyday objects, to project my creations in public space and situate myself in a hybrid approach between graphics, sculpture, drawing and design.